Origine et histoire de l'Église Saint-Maximin
L'église Saint-Maximin, située dans la commune de Saint-Maximin (Oise) au sud de l'agglomération de Creil, est un édifice paroissial catholique aux étapes de construction multiples et aux nombreux remaniements. Les parties les plus anciennes datent du dernier quart du XIe siècle : le portail occidental de la nef et le clocher à deux étages de baies. La flèche de pierre, de plan octogonal, a été ajoutée vers le milieu du XIIe siècle. Les travées et les baies ont connu des transformations : la plupart des baies du premier étage du clocher ont disparu et celles du second ont été refaites au XVe siècle. La voûte d'arêtes de la base du clocher et un tailloir archaïque gravé de lignes brisées sont d'origine, tandis que la tribune intérieure, les grandes arcades et de nombreuses élévations ont subi des reconstructions ou des réfections, notamment au XIXe siècle, qui ont atténué l'authenticité de certains décors. Le petit chœur, daté des années 1170, constitue l'élément intérieur le plus intéressant, avec des chapiteaux aux motifs simples hérités de la fin de la période romane. L'église conserve une nef de quatre travées avec un bas-côté unique au sud, une base de clocher servant de première travée du chœur, une seconde travée et un chevet plat, une chapelle latérale nord d'une travée et une chapelle latérale sud initiale, prolongée vers l'ouest par un collatéral de deux travées ajouté au XVe siècle. La nef est une salle rectangulaire éclairée par quatre grandes fenêtres en plein cintre au nord et couverte d'un plafond plat en bois, tandis que le bas-côté, de hauteur moindre, est éclairé par une lucarne et une petite fenêtre occidentale. Les grandes arcades vers le bas-côté, sans mouluration et simplement chanfreinées, semblent avoir été percées au XIIe siècle et retombent sur des tailloirs ; elles témoignent d'interventions successives et de reprises en sous-œuvre. La voûte du chœur est basse et légèrement irrégulière ; ses ogives et formerets présentent des profils simples et des colonnettes fines, les chapiteaux sculptés essentiellement de feuilles d'eau ou de motifs stylisés évoquent un travail de tradition romane. La fenêtre du chœur affiche un remplage de style gothique flamboyant précoce, probablement remanié vers 1400, et la chapelle nord conserve un réseau flamboyant élaboré. La chapelle sud, dédiée à sainte Barbe, et le collatéral présentent des voûtes aux ogives aiguës et des doubleaux en tiers-point à mouluration discrète, indices de constructions réalisées avec des moyens modestes. Extérieurement, la façade occidentale offre un portail roman abrité sous un porche, inscrit dans un large arc en plein cintre et orné de cordons à pointes-de-diamant ; le mur occidental, en appareil de petits moellons, contraste avec le reste de l'édifice en pierre de moyen appareil. Le clocher, mutilé mais encore roman dans ses éléments de corniche et son premier étage de baies, présente des chapiteaux sculptés de volutes primitives, une corniche à corbeaux et la flèche du XIIe siècle scandée de tores et d'ornements en bas-relief ; sa hauteur est indiquée à 25 m. Les parties orientales montrent un chevet plat typique du Beauvaisis, des contreforts et des pignons surmontés de fleurettes en antéfixe, ainsi que des modillons subsistants d'une ancienne corniche. La paroisse remonte au moins à la fin du XIe siècle ; sous l'Ancien Régime elle dépendait du doyenné et de l'archidiaconé de Clermont, du diocèse de Beauvais, et la cure dépendait du prieuré clunisien de Saint-Leu-d'Esserent. L'édifice a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le 6 janvier 1926 et appartient aujourd'hui à la paroisse bienheureux Frédéric Ozanam du Creillois-Centre ; des messes dominicales y sont célébrées le samedi soir à 18 h 30, ainsi que des offices en semaine. Le mobilier remarquable comprend des fonts baptismaux du XVIe siècle, classés au titre des objets, constitués d'une cuve ovale à infusion et d'un socle monolithiques aux moulures toriques ; la chapelle Sainte-Barbe conserve une dalle funéraire à effigie gravée et une inscription gothique mentionnant Claude de Villers, décédée le 1er janvier 1542. L'édifice, entièrement dégagé et entouré d'un parvis bordé d'arbres et d'un jardin au nord, présente aujourd'hui une lecture du bâti complexe qui témoigne des continuités et des ruptures entre roman et gothique, ainsi que des restaurations modernes.